FIFPro : Rapport PWM
Rapport PWM : Cinq points soulignés par un expert après la Coupe du monde
- La FIFPRO a publié le rapport sur la charge de travail des joueurs (PWR) de la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar
- En coopération avec Football Benchmark, la publication a été rédigée par FIFPRO Player IQ et la plateforme de suivi de la charge de travail des joueurs de la FIFPRO
- Darren Burgess, conseiller principal de la FIFPRO sur la charge de travail, la santé et les performances des joueurs, détaille le rapport
Aujourd’hui, la FIFPRO a publié le rapport sur le suivi de la charge de travail des joueurs (PWM) de la FIFPRO, un examen post-tournoi de la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar.
Créé en collaboration avec Football Benchmark, le rapport se penche sur un tournoi de mi-saison particulièrement exigeant pour les joueurs, avec des matchs de haute intensité et divers facteurs aggravants affectant la charge de travail des joueurs : p. ex., un temps de préparation insuffisant, une charge de travail exigeante dans un calendrier déjà bien chargé et des temps additionnels à rallonge non sans conséquences.
Le rapport, rédigé par FIFPRO Player IQ et la plateforme de suivi de la charge de travail des joueurs de la FIFPRO, est disponible ICI.
Darren Burgess est actuellement responsable des performances à l’Adelaide Football Club et conseiller principal de la FIFPRO sur la charge de travail, la santé et les performances des joueurs. Auparavant, il a occupé des postes de haut niveau à Arsenal, Port Adelaide, Football Federation Australia et Liverpool.
L’expert de la haute performance décompose cinq enseignements clés tirés du rapport sur la Coupe du monde.
1) LES TEMPS ADDITIONNELS DE LA COUPE DU MONDE METTENT UNE PRESSION SUPPLÉMENTAIRE SUR LES JOUEURS
Pendant la Coupe du monde, les joueurs ont connu des temps additionnels à rallonge, les arbitres ayant été chargés de compenser au mieux les minutes perdues. Au cours de cette saison extrêmement chargée, ce changement a conduit à plusieurs matchs d’une durée inhabituelle, dépassant souvent les 100 minutes.
Le rapport a révélé que seulement 31 % des répondants ont apprécié la nouvelle interprétation des règles de temps additionnels à la Coupe du monde.
« Si [de tels temps additionnels de la Coupe du monde] devaient se poursuivre, cela pourrait augmenter la durée des matchs de jusqu’à cinq pour cent », a déclaré Burgess.
2) UN CALENDRIER DE MATCHS PLUS SERRÉ IMPOSE DES EXIGENCES PHYSIQUES INTENSES AUX JOUEURS
En raison de sa tenue en hiver, le calendrier de la Coupe du monde était particulièrement comprimé, avec 64 matchs disputés en seulement 29 jours. Ce facteur a imposé d’intenses exigences physiques aux joueurs. Même avec 32 nations participantes, le tournoi est le plus court de l’histoire depuis celui de 1978 qui ne réunissait alors que 16 équipes.
« Le calendrier des matchs était bien plus serré pendant cette Coupe du monde que lors des Coupes du monde précédentes », a déclaré Burgess. « Le temps de récupération entre les différents matchs était considérablement réduit, même entre des matchs très importants, et les joueurs n’avaient pas le temps de se reposer. »
3) LES TEMPS DE PRÉPARATION ET DE RÉCUPÉRATION DES JOUEURS ÉTAIENT TROP COURTS
La Coupe du monde 2022 a marqué une rupture significative avec la tradition, s’agissant de la première édition du tournoi disputée en hiver. Ainsi, la plupart des joueurs ne sont arrivés que quelques jours avant le tournoi, alors qu’ils étaient censés donner le meilleur d’eux-mêmes après une intense période de matchs avec leurs clubs, aussi bien en ligue nationale qu’en compétition continentale.
Moins de 50 % des joueurs ont déclaré avoir eu suffisamment de temps pour se préparer à la Coupe du monde, en particulier ceux dont les équipes ont atteint les quarts de finale. De même, la période de récupération des joueurs entre la fin du tournoi et la reprise des compétitions avec leurs clubs était particulièrement courte.
« Nous devons être respectueux du bien-être des joueurs et leur permettre de disposer de davantage de temps de préparation et de récupération après le tournoi », a déclaré Burgess. « Après tout, nous cherchons à maximiser les performances des joueurs pendant et après le tournoi. »
4) LE MANQUE DE RÉCUPÉRATION A EU UN IMPACT SIGNIFICATIF SUR LA SANTÉ MENTALE DES JOUEURS
Un manque de temps de récupération présente non seulement des dangers sur le plan physique et physiologique pour les joueurs, mais également sur le plan mental.
Vingt pour cent des joueurs ont ressenti des niveaux de fatigue mentale extrêmement élevés en janvier 2023 par rapport à ce qu’ils ressentent habituellement ce même mois lors d’une année sans Coupe du monde. Les troubles de santé mentale ont trait aux conditions psychologiques et émotionnelles qui ont un impact sur l’humeur, les pensées, le comportement ou les sentiments d’une personne. Ces problèmes englobent diverses formes d’épuisement professionnel, d’anxiété, de dépression, d’abus d’alcool ou de drogues ou de troubles du sommeil.
« Pour en revenir à l’impact mental : les joueurs ont été sollicités pour donner le meilleur d’eux-mêmes pendant la Coupe du monde, et ils n’ont pu prendre que quelques jours de congé avant de retourner dans leur club. Et si, en outre, cette Coupe du monde a été une déception pour eux, le sentiment d’échec pourrait perdurer », a déclaré Burgess. « De nombreux joueurs ont exprimé publiquement le fait qu’ils avaient eu besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre. »
5) LES ORGANISATEURS DE TOURNOI DOIVENT TENIR COMPTE DU CALENDRIER
Le rapport sur le suivi de la charge de travail des joueurs de la FIFPRO a révélé que :
- 86 % des joueurs participants souhaiteraient disposer d’une période de préparation d’au moins 14 jours avant la Coupe du monde, la grande majorité visant 14 à 21 jours
- 52 % des joueurs ont déclaré qu’ils se sont blessés ou qu’ils craignaient de se blesser en raison du calendrier chargé
- 44 % des joueurs interrogés ont ressenti une fatigue physique extrême ou accrue par rapport à leur charge habituelle pendant cette même période de la saison
- Seuls 11 % des joueurs sont favorables au calendrier novembre/décembre de la Coupe du monde
Ces résultats renforcent la nécessité pour les organisateurs de tournois non seulement de tenir compte du calendrier, mais aussi d’être à l’écoute de ceux qui participent aux tournois, à savoir, les joueurs. « Certains de ces facteurs pourraient malheureusement ne pas figurer en tête de liste des priorités des organisateurs de compétitions », a déclaré Burgess. « Il me semble que les organisateurs de compétitions doivent tenir compte du calendrier des tournois, de la durée des tournois, de la météo lors des tournois et de la nature unique de l’intégration des tournois dans le calendrier des matchs internationaux. »