Union Marocaine des Footballeurs Professionnels
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L'enquete aupres des joueuses de la Coupe du Monde met en evidences des problemes touchant notamment a la preparation, a la recuperation et a l'indemnisation

 

  • La FIFPRO a interrogé les joueuses de la Coupe du Monde Féminine de 26 des 32 équipes nationales sur le tournoi
     
  • Deux tiers d'entre elles estiment qu'elles n'étaient pas au meilleur de leur forme physique au début du tournoi, ce qui met en évidence les problèmes persistants liés au calendrier des matches internationaux et à la préparation des joueuses
     
  • Une joueuse sur trois gagne moins de 30 000 dollars par an grâce au football, et une sur cinq complète ses revenus par un deuxième emploi

Les résultats d'une vaste enquête menée auprès de 260 footballeuses ayant participé à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA soulignent la nécessité d'apporter encore des améliorations centrées sur les joueuses en ce qui concerne le football féminin international au niveau du calendrier des matches, de l'assistance médicale et des rémunérations.

La FIFPRO a interrogé des joueuses de 26 des 32 équipes nationales sur la compétition qui s'est déroulée en Australie et en Nouvelle-Zélande en juillet et en août. Les résultats montrent que 53 % des joueuses ont estimé qu'elles n'avaient pas eu assez de repos avant leur premier match de la Coupe du monde. Deux tiers d'entre elles estiment ne pas avoir été au meilleur de leur forme physique en début de compétition, ce qui met en évidence les problèmes persistants liés au calendrier des matches internationaux et à la préparation des joueuses.

En outre, la plupart des joueuses ont déclaré qu'elles n'avaient pas eu suffisamment de temps de récupération après la Coupe du monde : 60 % des joueuses ont estimé que leur repos après la compétition était insuffisant, 86 % d'entre elles ayant pu se reposer moins de deux semaines avant de réintégrer leur club. Les directives de la FIFPRO recommandent une pause hors saison de quatre semaines, avec une période de réentraînement de six semaines.

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Dix-sept jours seulement après avoir disputé la finale de la Coupe du monde de football féminin, Alessia Russo a fait son retour en club avec Arsenal dans le cadre de la Ligue des champions féminine de l'UEFA 2023/24

« J'essayais de me reposer et de me préparer en même temps, ce qui ne fonctionne pas vraiment », remarque une joueuse dans les réponses à l'enquête. Selon une autre joueuse, il était « mentalement épuisant » de passer de la Coupe du monde au football de club sans disposer d'un temps de récupération suffisant.

Bien que la Coupe du monde ait battu des records en termes d'audience télévisuelle et de nombre de spectateurs, les résultats de l'enquête montrent que nombre de joueuses ne bénéficient toujours pas d'une rémunération adéquate : une sur trois gagne moins de 30 000 dollars par an grâce au football, et une sur cinq complète ses revenus par un second emploi.

« Les joueuses ont donné tout ce qu'elles avaient pour offrir une brillante Coupe du monde, mais il reste d'importantes lacunes à combler », déclare Sarah Gregorius, Directrice de la politique et des relations stratégiques de la FIFPRO pour le football féminin. « Nous nous efforcerons de travailler sur ces questions avec les parties prenantes et de les résoudre dès que possible. »

Le salaire annuel cité par les joueuses comprend les revenus de l'équipe nationale et des clubs, mais n'inclut pas leur part minimale garantie de 30 % des primes de la Coupe du monde.

Cette part, qui garantit à chaque joueuse un minimum de 30 000 dollars avant impôts, a constitué un précédent important en démontrant que les joueuses sont en droit de recevoir une prime en fonction de leurs performances sur le terrain lors des grandes compétitions.

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Avant le début de la compétition, la FIFPRO a également négocié des conditions d'égalité dans tous les domaines, du transport à l'hébergement en passant par la taille des délégations. L'enquête a révélé que 94 % des joueuses ont voyagé en classe affaires pour se rendre à la compétition, bien que ce chiffre soit tombé à 80 % pour le vol de retour après la Coupe du monde.

Alors que la taille maximale des délégations a été portée à 50 pour la Coupe du monde, certaines joueuses ont fait part de leurs inquiétudes quant au niveau du personnel technique de la délégation de leur équipe nationale ; l'une d'entre elles a demandé une enquête sur les qualifications du personnel technique amené par sa fédération.

Dix pour cent des joueuses n'ont pas subi d'examen médical avant la compétition et, statistique inquiétante, 22 pour cent n'ont pas passé d'électrocardiogramme (ECG), alors que ces deux examens sont prévus dans les règlements de la FIFA pour les compétitions. Soixante pour cent des joueuses ont déclaré ne pas avoir bénéficié d'un soutien en matière de santé mentale.

« 100 % des joueuses doivent avoir accès à un ECG ou pouvoir passer un examen médical avant la compétition », souligne la Dr Alex Culvin, Responsable stratégie et recherche pour le football féminin au sein de la FIFPRO. « Toutes les joueuses doivent effectuer ces contrôles importants avant de participer à une compétition, et les règlements doivent être appliqués et respectés dans leur intégralité.

Les joueuses ont besoin d'un environnement qui favorise leur bien-être général, de la santé mentale aux conditions de compétition, afin qu'elles aient la possibilité de donner le meilleur d'elles-mêmes en match. »

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