Union Marocaine des Footballeurs Professionnels
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Maano Ditshupo : construire une clinique médicale dans un village rural

  • L’ancien international du Botswana Maano Ditshupo est né et a été à l’école à Serowe 
  • Il a passé la plupart de ses vacances dans un village rural appelé Lechana, à veiller sur les récoltes et le bétail de son père 
  • Le joueur de 37 ans s’est maintenant lancé dans le projet de construire une clinique médicale à Lechana 

« Lechana se trouve à environ 80 kilomètres de Serowe. Il s’agissait principalement d’un relais à bétail dans lequel les gens des villages environnants gardaient leur bétail et faisaient pousser leurs récoltes. Mon père y avait son bétail et ses récoltes, et je passais mes vacances à veiller sur eux. Il n’y a pas de clinique dans le village, alors quand les gens avaient besoin de soins, ils devaient faire 35 kilomètres pour se rendre à Palapye. Se rendre là-bas constituait un vrai défi. Il fallait d’abord arriver sur la route asphaltée, ce qui voulait souvent dire marcher pendant plus d’un kilomètre. Puis il fallait trouver un transport. Parfois les gens voyageaient dans une charrette à âne. Même en cas d’urgence, il fallait voyager longtemps, parfois même trois heures. 

« J’ai parlé au département de la santé de mon intention de construire une clinique et ils m’ont dit de les contacter lorsque ce serait fait. J’ai donc commencé à récolter des fonds en organisant un tournoi de football. Nous avons aussi utilisé l’argent que les fans ont payé pour regarder les matchs. J’ai aussi mis en vente quelques maillots et cela m’a permis de récolter des fonds supplémentaires. Des musiciens locaux ont soutenu mon idée en organisant un festival sur le terrain que nous utilisions pour jouer au football. Après les derniers matchs, ils ont organisé le festival et un pourcentage de leurs revenus a été récolté pour la clinique. 

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« Malheureusement, la COVID a entrainé des délais car nous ne pouvions pas organiser de tournois et les sociétés ne pouvaient pas nous soutenir. Mais je continuerai d’essayer de faire de mon mieux. La clinique est à moitié terminée, et j’espère qu’elle sera finie très bientôt. Il ne faudra que quelques semaines supplémentaires. Une fois la structure en place, ce ne devrait pas être trop difficile d’obtenir tous les équipements. Je pourrai alors retourner voir le gouvernement et lui dire : ‘J’ai rempli ma part du contrat. Maintenant, je veux que les gens de ce village et des autres villages bénéficient de cette structure.’ » 

« Lechana n’est plus un simple relais pour bétails car les gens y restent à temps plein. J’ai donc dit aux autorités sanitaires qu’elles doivent nous fournir une infirmière à temps plein ou un docteur qui peut effectuer des visites certains jours de la semaine. 

« Quand j’étais jeune, j’ai commencé par jouer au football avec un ballon fait de sacs en plastique. Nous jouions à un jeu appelé ‘shots’, il n’y avait que deux joueurs, un attaquant et un défenseur. C’est de là qu’est né mon amour pour le football. C’est alors que les grands ont commencé à me demander de jouer avec eux, pour faire le nombre. À l’école primaire, un enseignant nous a fait connaître le football classique. Pas le nôtre, avec les ballons en plastique. À cette époque, je n’étais pas très bon. Mais cet enseignant a réussi à me faire croire en moi, et je suis devenu un meilleur joueur. Mes parents m’ont soutenu, eux aussi. De nombreux parents disent que leurs enfants doivent se concentrer seulement sur les études, mais mes parents me laissaient jouer au football après l’école, et c’est comme ça que j’ai su que je voulais devenir footballeur professionnel. Mais j’ai aussi obtenu les qualifications nécessaires pour devenir technicien en climatisation et réfrigération.

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« Je suis encore capitaine de l’équipe de Premier League du Botswana Township Rollers. Je suis proche de la fin de ma carrière. Je pense prendre ma retraite à la fin de la saison prochaine, ensuite je me mettrai à travailler avec les jeunes joueurs. J’ai une idée, mais je dois encore travailler dessus. J’ai entrainé des jeunes pendant l’intersaison et je veux les aider à s’améliorer. Quand j’aurais pris ma retraite, je veux vivre à Lechana. C’est là que j’ai grandi. Le construction de cette clinique est comme l’annonce de mon retour à la communauté. 

« J’ai déjà donné des conférences de motivation pour les écoliers dans mon village natal de Serowe et aussi dans la capitale, Gaborone. Je pense que cela a eu un impact et j’ai vu de nombreux changements chez ces jeunes. Je les ai encouragés à prendre l’éducation au sérieux et à voir le football comme quelque chose de temporaire, afin qu’ils ne délaissent pas leur éducation. Je suis heureux qu’ils soient un grand nombre à être footballeurs. » 

« [Les récompenses comme les Prix du mérite de la FIFPRO] sont très importantes. De plus en plus de footballeurs ne regardent plus seulement leur propre personne et leur propre gloire. Ils prennent aussi en considération leurs communautés. Ainsi, tout comme nous reconnaissons en tant que footballeurs le besoin d’aider nos communautés et la société, quelqu’un d’autre reconnait le travail accompli. Cela rend ces récompenses très importantes. »

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